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2 mai 2008 5 02 /05 /mai /2008 19:49

Savez vous d'ou vient  l'expression relative aux Bizertins:
"Ya Binzarti Ya Gaddêmm Ras El Houta?"*
*" Ôh, bizertin, croqueur la tête du poisson"


Si vous êtes pressés alors demandez la réponse aux doyens de Bizerte, sinon attendez que je vous raconte son origine avec plus de détails.

Mais avant, je souhaiterai vous raconter la véritable version de la légende du dauphin telle que rapportée par Pline l'Ancien . Cette version va d'un coup detruire la poèsie et la magie de celle souvent véhiculée par les sites sur Bizerte.

Je vous raconte cette version ?  Tenez vous bien, elle n'est pas drôle.

 

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Pline l'Ancien 
HISTOIRE NATURELLE livre IX

 .... Le dauphin n'est pas seulement ami de  l'homme, il aime aussi la musique; la symphonie le charme, et surtout le son des instruments hydrauliques. Pour lui l'homme n'est pas un étranger dont il ait peur ; il va au-devant des vaisseaux, il joue, il bondit, il joute même, et dépasse les navires, quoiqu'ils voguent à pleines voiles.

 Sous le règne du dieu Auguste, un dauphin mis dans le lac Lucrin prit en amitié l'enfant d'un pauvre : cet enfant, allant habituellement de Baies à Putéoles pour se rendre aux écoles, s'arrêtait vers midi sur la rive, l'appelait du nom de Simon, et l'alléchait en lui jetant des morceaux de pain, qu'il portait dans cette intention. Je n'oserais rapporter ce fait, s'il n'était consigné dans les écrits de Mécène, de Fabianus, de Flavius Alfius et de plusieurs autres.

A quelque heure du jour qu'il fût appelé, eût-il été caché au fond des eaux, le dauphin accourait : ayant reçu sa portion de la main de l'enfant, il lui présentait son dos pour qu'il y montât, et cachait ses aiguillons comme dans une gaine. Il le portait ainsi jusqu'à Putéoles à travers un grand espace d'eau, et le ramenait de la même façon. Cela dura plusieurs années, jusqu'à ce qu'enfin, l'enfant étant mort de maladie, le dauphin, qui venait de temps en temps au lieu accoutumé, triste et affligé, succomba à son tour, victime (ce dont personne ne douta) des regrets qu'il éprouvait.

 Un autre, il y a quelques années, sur la côte d'Afrique, près d'Hippone Diarrhyte (Bizerte), recevait de la même façon des aliments de la main des hommes, se prêtait à leurs caresses, jouait avec les nageurs, et les portait sur son dos. Il fut frotté avec un parfum par Flavianus, proconsul d'Afrique : cette odeur, nouvelle pour lui, l'assoupit, et il flotta comme un corps mort. Pendant quelques mois il s'abstint de la société des hommes, comme si un outrage l'en avait chassé ; puis il revint, et présenta le spectacle des mêmes merveilles. Les vexations que les hommes puissants, attirés par la curiosité, faisaient subir à leurs hôtes, déterminèrent les habitants d'Hippone à le tuer. 
 
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